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CHAPITRE VII

CRITIQUE DES AUTEURS (SUITE) : BÖHM-BAWERK


95. J’ai réservé, pour en faire un examen particulier, d’une part la théorie de Böhm-Bawerk, d’autre part ces théories qui confondent l’explication de l’intérêt et l’appréciation éthique de cet intérêt, ou qui mêlent en quelque manière les deux choses.

La théorie de Böhm-Bawerk mérite un examen approfondi, parce que Böhm-Bawerk est le seul économiste qui, traitant de l’intérêt, se soit efforcé d’élucider complètement cette question, qui ait cherché à mettre dans son étude toute la précision désirable. Je ne veux pas toutefois pour l’instant critiquer cette théorie dans toutes ses parties, dans tous ses détails : je négligerai provisoirement tout ce qui se rapporte à la détermination du taux de l’intérêt, je laisserai de côté quantité de points accessoires, pour ne m’attacher qu’à ce qui constitue, dans l’œuvre de Böhm-Bawerk, l’essentiel, à savoir l’explication du phénomène de l’intérêt[1].


Pourquoi y a-t-il un intérêt du capital ? C’est pour cette raison, répond Böhm-Bawerk, pour cette seule raison que l’on préfère les biens présents aux biens futurs, qu’on fait plus de cas d’un bien présent d’une

  1. Cette explication de l’intérêt est contenue dans le t. II de l’ouvrage de Böhm-Bawerk (Positive Theorie des Capitales), livre III, sections III et IV.