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de tous les états — si l’on peut ainsi parler — par où celles-ci passeront jusqu’au moment de la perception des revenus. Quant à la science économique, elle aura sans doute à s’occuper de ces « produits intermédiaires » qui se placent entre les avances tout d’abord consenties et les revenus perçus en fin de compte. Mais c’est surtout des avances qu’elle devra s’occuper, puisque c’est par la considération de ces avances que les particuliers se déterminent entre toutes les opérations capitalistiques possibles, puisque c’est par là encore — on comprendra la chose aisément — que la science économique se mettra à même de juger les opérations capitalistiques des particuliers du point de vue de l’intérêt général.

En définitive, la capitalisation étant cette opération par laquelle, moyennant un sacrifice temporaire, on s’assure pour l’avenir un gain supérieur, le capital sera le bien dont on renonce à faire une consommation immédiate afin d’obtenir par là, au bout d’un temps plus ou moins long, un bien d’une plus grande valeur. Avec le capital nous éviterons de confondre ces biens que l’on acquiert au moyen du capital, ces biens en lesquels, peut-on dire, le capital se transforme : appelant capitaux les sommes d’argent qu’un entrepreneur doit céder pour acquérir des moyens de production, usines, machines ou matières premières, les sommes encore avec lesquelles il paie la main-d’œuvre qui lui est nécessaire pour faire marcher son entreprise, nous refuserons ce nom aux moyens de production en question, aux biens de toutes sortes qui seront obtenus par l’application de la main-d’œuvre à ces moyens de production.


8. Quels biens peuvent devenir des capitaux ? Pour