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blir de comparaison entre leurs valeurs : on comparera seulement leurs rentes respectives, par exemple lorsqu’il s’agira de quelque échange à opérer. Et quelle nécessité y a-t-il que les terres se puissent vendre ? pourquoi ne concevrait-on pas que, pour une raison à elles particulière et seulement par rapport à la vente, elles s’inscrivent dans la catégorie de ces choses qui me sont pas dans le commerce ? S’appuyer sur les faits que Lehr signale pour affirmer une prétendue nécessité logique de l’intérêt, ce n’est pas indiquer comment l’intérêt prend naissance, ce n’est pas le moins du monde expliquer l’intérêt, c’est en définitive faire un acte de foi dans les causes finales, c’est affirmer que telle sorte d’opération devait nécessairement, devait de toutes les façons se pratiquer dans notre société, qui s’y pratique effectivement[1], et dont l’une des conditions est l’existence de l’intérêt.




82. Passons aux théories du groupe II. Il en est, ai-je dit, qui se bornent à assurer qu’il faut au capitaliste un intérêt. Du moins a-t-on vu souvent des auteurs parler de cette exigence des capitalistes, l’invoquer comme une des causes de l’intérêt, et cela sans prendre la peine de la fonder. Le capitaliste, déclare Smith, n’aurait point avantage à avancer des capitaux si ces capitaux ne devaient pas lui rapporter des intérêts ; et Smith veut sans doute dire par là que sans l’intérêt, on ne ferait pas d’opération capitalistique[2]. Lehr de même proclame que l’intérêt doit

  1. Elle n’est pas toujours pratiquée, et elle ne se pratique pas partout ; car il y a eu et il y a des sociétés où la terre ne saurait devenir propriété privée.
  2. Voir les références dans Böhm-Bawerk, I, p. 82, note.