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CHAPITRE VI

CRITIQUE DES AUTEURS


77. Les théories sur l’intérêt sont très nombreuses ; à des degrés divers, elles sont toutes imparfaites. Quand on entreprend de faire la critique de ces théories et de voir en quoi elles sont défectueuses, on constate qu’elles pèchent de deux manières.

En premier lieu, ces théories sont incomplètes. Les auteurs, le plus souvent, ont cherché une explication unilatérale de l’intérêt[1] ; bien plus, n’examinant qu’un des deux aspects de la question, ils n’ont pas aperçu toutes les raisons qui, du point de vue où ils s’étaient placés, contribuent à donner naissance à l’intérêt.

Deuxièmement, les théories de l’intérêt ne sont pas assez explicites. Les auteurs ont négligé de pousser assez avant l’analyse des phénomènes ; parfois même ils s’en sont tenus à une vue tellement superficielle et sommaire que leurs théories cessent d’avoir aucune valeur explicative, qu’elles en deviennent tout à fait vaines. Et non seulement ce caractère superficiel des théories diminue ou détruit par lui-même leur valeur scientifique ; mais il arrive souvent que, faute d’avoir été assez développées, les théories se trouvent impliquer des propositions inexactes, que les auteurs de ces théories n’eussent pas manqué d’aper-

  1. Dans ce sens, Marshall, p. 142, note.