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qu’un qui est hors d’état de l’acheter, j’exploite mon locataire : du moins l’expression doit-elle être bien entendue[1]. Si le locataire paie 150 mk. par an de location, c’est évidemment que la jouissance du piano pendant un an vaut pour lui au moins 150 mk. Par là le cas du piano loué se montre, en un sens, analogue à celui du piano que je mets en location ou que j’achète pour mon propre usage. Je ne donnerai un piano en location, je n’en achèterai un qu’à la condition de retirer de la location ou de l’usage du piano une somme de valeurs ou d’utilités au moins égale au coût de ce piano. Et il arrive que le piano pris en location satisfait à la condition ci-dessus dite, de la même manière à peu près que cela arrive pour le piano qu’on met en location ou qu’on achète afin de s’en servir soi-même.

72. Cette réserve faite[2], abordons les objections que Böhm-Bawerk a adressées à Dietzel.

Böhm-Bawerk prétend que des phénomènes qui sont de même sorte ne peuvent avoir qu’une seule et même explication, que seuls pourront comporter des explications multiples les phénomènes qui sont de même forme, sans être de même sorte. Les phénomènes lumineux sont tous de même sorte : ils ne pourront pas être expliqués à la fois par les deux théories de l’émission et de l’ondulation ; entre ces deux théories, il sera nécessaire de choisir. Les tremblements de terre, au contraire, ont des causes diverses ; l’attraction des corps pourra être due soit à la gravitation, soit au magnétisme : c’est qu’ici on a, réunis sous une même dénomination, des phénomènes d’espèces différentes. Comment donc les choses se présentent--

  1. J’y reviendrai plus loin (§ 114).
  2. J’en ai une autre à faire sur la conception de Dietzel : on la trouvera un peu plus loin (§ 75).