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On a sans doute remarqué que les raisons a’, b’, d’ étaient identiques aux raisons a, b, d. Ainsi les mêmes motifs nous déterminent, selon les cas, soit à emprunter, soit à ne prêter qu’à intérêts. L’attente où je suis d’une diminution de mes besoins ou d’une augmentation de mes ressources, la préférence que j’accorde aux biens présents, ou encore ces diverses raisons réunies ont par exemple cet effet que 1.000 francs consommables aujourd’hui sont estimés autant par moi que 1.050 francs consommables dans un an. Dans ces conditions, les choses se présenteront ainsi : je ne consentirai une avance de 1.000 francs que s’il doit m’en revenir, après un an, au moins 1.050 francs ; et d’autre part je n’emprunterai pas 1.000 francs s’il me faut après un an rendre plus de 1.050 francs. Si donc le taux de l’intérêt est inférieur à 5 %, je me constituerai emprunteur ; s’il est supérieur à 5 %, je serai capitaliste ou prêteur[1].


66. Dans les cas particuliers de capitalisation qui se présentent, on a d’un côté une ou plusieurs des raisons du groupe I, de l’autre une ou plusieurs des raisons du groupe II. Il y a lieu d’étudier les façons diverses dont se combinent ensemble toutes ces raisons que j’ai énumérées.

Considérons d’abord le groupe. I. Les raisons a et b de ce groupe peuvent additionner leurs effets[2]. Si en raison de la seule diminution qui doit avoir

  1. De deux individus qui tous deux déprécient les biens futurs, qui tous deux doivent voir leurs ressources s’accroître ou leurs besoins diminuer, l’un prêtera à l’autre s’ils ne déprécient pas également les biens futurs, si l’augmentation des ressources de l’un doit être plus forte que l’augmentation des ressources de l’autre, etc.
  2. Comment l’addition se fera-t-elle ? C’est ce qu’il n’est pas aisé de déterminer. S’il ne devait pas se produire d’autre changement dans ma situation économique, d’ici l’année prochaine, qu’une diminution de mes besoins, 1.000 fr. disponibles aujourd’hui voudraient 1.050 fr.