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listes tirer un revenu de l’emploi de leurs capitaux. C’est de la même manière que l’appropriation des terres : par les propriétaires fonciers procure à ces propriétaires fonciers une rente[1]. Mais d’autre part, pour : qu’on voie des individus céder à d’autres des capitaux, pour qu’on voie les derniers solliciter le prêt de ces capitaux et donner aux premiers une partie des revenus qu’ils en tireront, il est nécessaire que les membres de la société ne puissent pas tous tirer les mêmes avantages de l’emploi des capitaux, que des inégalités existent entre eux, soit sous le rapport de l’habileté, soit sous quelque autre rapport ; comme aussi l’exploitation des terres n’est confiée par les propriétaires fonciers à des fermiers, et la rente foncière n’est perçue : indirectement que parce que les différents individus ne sont pas tous également aptes à faire valoir les terres[2]. Ainsi les capitaux productifs donnent un rendement parce qu’ils sont productifs en même temps que rares ; mais il n’y a un intérêt, c’est-à-dire tout d’abord un revenu servi aux capitalistes par des emprunteurs, que parce que les capitaux produisent plus entre les mains des uns qu’entre les mains des autres. Philippovich n’a pas eu tort de faire une place, dans sa théorie du capital, à l’habileté plus ou moins grande des individus, son tort a été d’employer, en parlant

  1. Remarquons en passant que sur cette rente la rareté plus ou moins grande des talents d’entrepreneurs, si on l’introduit, pourra avoir une influence, comme elle en avait une tout à l’heure sur l’intérêt. Que les individus en état de bien cultiver les terres soient moins nombreux que les “exploitations agricoles, et ils loueront les terres meilleur marché que s’ils dépassent en nombre les exploitations disponibles ; car dans ce dernier cas une partie d’entre eux seront exclus du marché de location des terres, et le dernier admis, qui détermine le prix, donnera sans doute plus qu’il n’était donné dans l’autre cas.
  2. Il peut y avoir une autre raison pour le capitaliste de prêter ses capitaux, pour le propriétaire foncier de louer sa terre : je l’ai indiquée tout à l’heure (p. 125, note).