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laissant à l’inventeur 2.000 francs + ε. En définitive, l’invention aura donné naissance à deux rentes, l’une pour l’inventeur, l’autre pour le propriétaire foncier, cette dernière venant renforcer celle que le dit propriétaire foncier touchait déjà auparavant.


49. Sachant d’une manière précise ce qu’est la rente, il est aisé de voir en quoi l’intérêt se distingue d’elle. La rente, avons-nous vu, est un revenu tel que, ce revenu venant à disparaître, l’opération économique qui le fait naître ne serait pas nécessairement abandonnée. Il en va tout autrement pour l’intérêt. Que les capitaux engagés par moi dans une entreprise cessent de rapporter des intérêts, et j’arrêterai aussitôt l’entreprise, si du moins il m’est possible de retirer de celle-ci l’équivalent de ces capitaux[1] ; qu’un débiteur ne soit plus en situation de me servir des intérêts, et je me garderai de lui renouveler un prêt que je lui avais consenti une première fois. C’est qu’en effet souvent le prêt, l’avance des capitaux est en elle-même une opération désavantageuse, ou jugée telle, qu’on ne peut consentir, qu’on ne consent qu’à la condition qu’il nous revienne à la liquidation de l’opération un excédent en plus de l’avance. Et pour le cas où le capitaliste n’a point, ne trouve pas de désavantage à consentir son avance, il lui faudra un intérêt encore, parce que des opérations s’offrent à lui, en dehors de celle qu’il peut considérer, où ses capitaux rapporteraient des intérêts, parce que, les capitaux étant tous fongibles, les capitaux dont dispose notre

  1. Si ce retrait est impossible, alors, comme on sait, l’entreprise sera continuée même ne rapportant pas d'intérêt pour les capitaux primitivement engagés ; il suffire que les recettes couvrent les dépenses courantes d'exploitation.