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Alors néanmoins l’exploitation de la terre en question pourra être continuée, soit par le propriétaire, qui ne verra pas d’avantage à prendre une autre occupation, soit par un autre individu, qui sera dans un cas identique et à qui le propriétaire aura cédé gratuitement l’usage de cette terre.

Un autre caractère essentiel de la rente objective — de la rente, dirai-je simplement, prenant désormais le mot dans ce sens restreint — c’est que le montant en est déterminé pour chaque fonds, le prix des denrées étant donné, d’une manière particulière par ce que produit le fonds en question. Il n’est pas interdit de concevoir que dans un pays toutes les terres fournissent un produit égal ; les rentes seront égales alors, mais c’est de l’égalité des produits que cette égalité des rentes aura résulté ; on ne pourra pas fixer à l’avance, sans savoir ce qu’une terre produit, la rente que cette terre rapportera.

À ces deux caractères, dont l’un, le premier, appartient à la seule rente, et dont l’autre lui est commun avec certain autre titre de revenu[1], on a voulu sou-

    rente foncière absolue, qui influerait sur les prix, loin de résulter de ceux-ci comme fait la rente foncière différentielle. Cette rente foncière absolue existera du moins, d’après Marx, si tout le sol n’est pas affermé (t. II, pp. 356 357 de la trad. fr., Paris, 1902). L’argumentation de Marx est fausse, si on néglige, comme fait Marx, la considération des différents avantages que les différents individus trouvent dans une même opération. Supposons, faisant abstraction de cette considération, que des terres soient disponibles : les prix se trouvant déterminés par la production, ou bien les terres disponibles donneront un excédent, et alors on offrira une rente pour avoir le droit de les cultiver, mais une rente qui ne sera pas la rente absolue de Marx, ou bien elles n’en donneront pas, et alors que servira au propriétaire d’exiger une rente ? personne ne consentira à lui en servir une. Introduisons, maintenant, la considération que j’ai dite, Une terre que moi, propriétaire, je ne cultive pas, donnerait à Primus plus que ce qu’il gagne ailleurs. Primus est en état de me payer une rente pour ma terre ; mais il ne m’en paiera pas nécessairement une.

  1. Le revenu du travail.