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en leur place. Mais il peut y avoir un écart entre le prix d’un bien et son utilité limite, dès lors que lutilité ne se perçoit pas toute aussitôt le prix acquitté ; et ainsi les capitaux employés à acheter ou à créer des biens durables de jouissance rapporteront un intérêt, s’il ne suffit pas, pour produire une quantité de ces biens telle que leur utilité limite totale au cours de leur durée ne dépasse pas l’utilité limite des biens non durables du même coût, de ces capitaux qui n’exigent pas d’intérêt. De même les capitaux productifs doivent donner un intérêt du moment qu’il ne suffit pas, pour remplir tous ces emplois où la productivité technique du capital se manifeste, de ces capitaux qui n’exigent pas d’intérêt[1].

Lorsqu’on a une fois découvert cette analogie essentielle du cas que je viens d’étudier avec le cas des capitaux productifs, les différences qui peuvent exister entre les deux cas apparaissent comme superficielles. J’en veux citer quelques-unes.

Les capitaux productifs — comme aussi les capitaux pseudo-productifs — ne donnent pas immédiatement les biens consommables, les biens « du premier rang » que par eux, en définitive, il s’agit d’acquérir. Entre les capitaux et les biens du premier rang que l’on veut obtenir, des biens intermédiaires s’interposent, différents des uns et des autres, ou qui du moins ne donneront les biens du premier rang désirés qu’à la condition de subir une transformation. On se procurera avec des capitaux des outils, des machines, on travaillera la terre, ceci afin de créer ou d’obtenir en

  1. Les capitaux pseudo-productifs donneront un intérêt s’il ne suffit pas, pour créer avec de tels capitaux une quantité de biens tels que l’utilité limite de ces biens tombe au niveau de l’utilité limite des biens d’origine non capitalistique, de ces capitaux qui n’exigent pas d’intérêt. Dans chacune de nos trois formules, je m’attache au cas auquel la formule se rapporte, en supposant que les autres cas n’existent pas.