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Des Caïds m’ont dit, dans le M’zab, au Sahara, en parlant de l’instituteur laïque : « Comment veux-tu que nous envoyions nos enfants à cet homme-là qui ne croit à rien et qui se moque de sa religion comme de la nôtre ? Nous préférions cent fois les Frères qui leur parlaient de Dieu ».

Les premiers élèves indigènes furent des petits pauvres, les enfants des familles les moins considérées, des sans-le-sou, que les autres payaient et substituaient à leurs propres enfants.

D’ailleurs, l’école primaire française, telle qu’elle est conçue, si peu adaptée aux besoins du pays, fait fausse route. Paul Bert l’avouait déjà de son temps : « Nos instituteurs, disait-il, enseignent là-bas sans discernement tout ce qu’on leur a appris ». Et, au Conseil supérieur du Gouvernement d’Algérie, en 1886, le Gouverneur général disait en propres termes : « L’expérience tend à démontrer que c’est quelquefois chez les indigènes à qui nous avons donné l’ins-