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Ce fut la même chose en Algérie, au siècle dernier. Le succès de nos armes est avéré ; la conquête n’est pas contestable : nous sommes en possession ; nous occupons. Mais, dans les clans indigènes arriérés qui n’ont que de rares contacts avec les grands centres, on pense autrement, on raconte autre chose.

« Nous avions péché, disent les Arabes : On ne pratiquait plus assez la religion. Dieu nous châtie.

« Le Sultan, — dans les villes du Sud, sous les tentes, chez le petit peuple, ils sont tous convaincus que le Sultan gouverne le monde, — le Sultan, pour nous punir, a fait venir la France. Mais le châtiment n’aura qu’un temps ; et, même en nous humiliant, Dieu est bon pour nous, car les Français sont au service de l’Islam.

« Nous n’avions pas de routes, de chemins de fer, de télégraphes : ils nous en font. Ils nous obligent à payer des impôts, mais c’est pour le Sultan qui exige d’eux une redevance.