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La vérité, c’est que, figée dans son type, réfractaire à toute influence, galvanisée par sa religion, cette race antique, que les Romains eux-mêmes n’ont pas su entamer, ne s’est pas mêlée à la nôtre, ainsi qu’il arrive d’ordinaire dans les pays conquis, comme l’eau se mêle au vin : elle est restée à côté, juxtaposée, comme l’eau dans un vase où l’on verse de l’huile.

Ils ne nous aiment pas. Ils ne sont pas plus français qu’au premier jour.

Mais ils font bonne figure. Ils ont le génie de la dissimulation. Ils sont diplomates dans le sang. Ils ont l’échine souple. Beaux parleurs et grands phraseurs, ils dissimulent leur rancune de vaincus, sous une feinte soumission. Leurs yeux profonds, voilés de mystère, ne révèlent pas l’âme : ils la masquent.

Est-ce à dire que le gouvernement français ne leur fait pas d’avances ? Le Gouvernement leur fait beaucoup d’avances ; mais, soit méconnaissance des choses ou parti-pris de sectaires,