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Dans les temps modernes, il semblerait, en effet, qu’un souffle de tolérance, en dépit des doctrines, ait passé sur l’Islam, et j’ai entendu le Pape Léon XIII, en 1893, dire à un ambassadeur qui lui apportait solennellement les vœux et les présents du Sultan : « Plût à Dieu que la Sainte Église obtienne, des gouvernements catholiques, la liberté que lui laisse le Sultan dans ses États ! »

Rappelons-nous le proverbe arabe : « Si tu es piquet, patiente ; si tu es maillet, frappe ! »

Il y a bel âge que les gloires du Padischah sont éclipsées. Le Sultan, qui s’effondre aujourd’hui sous les coups des Bulgares, n’était déjà plus, en ce temps-là, que l’ombre de lui-même. On ne disait point tout haut « il n’a ni armée qui compte, ni marine qui vaille, » car on se le figurait moins malade encore qu’il n’était et l’ombre hautaine de Guillaume II masquait sa misère. En réalité, il ne tenait debout qu’épaulé, à contre cœur, par la jalousie mutuelle des Puissances. Pas une ne se risquait à y toucher, crainte des autres, mais le Grand-Turc n’était