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s’échauffent, s’entraînent à balancer violemment la tête en avant, en arrière, au rythme accéléré de l’infernale musique. Ils se montent à un degré de surexcitation, d’ivresse, de frénésie qui va jusqu’à la convulsion épileptique.

Alors, de l’allure bestiale des fous furieux, marquant machinalement la mesure, du balancement de leur tête, les yeux injectés, la bave aux lèvres, toujours hurlant le nom d’Allah, ils s’approchent du Mokkadem impassible, beau vieillard à barbe blanche, qui leur fait avaler, dans une sorte de communion satanique, des scorpions vivants.

Puis, par bonds, comme des fauves, ils s’en vont décrocher à une panoplie d’énormes broches que j’ai eues en mains, que j’ai palpées et retournées dans tous les sens et qui ne sont pas truquées. Ils s’en transpercent les joues, les bras, les jambes. Ils se les enfoncent même à travers le ventre.

A Kairouan, le Mokkadem qui nous avait placés tout près de lui, le Père D. et moi, par