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lent au grand jour leurs dévotions. Ils ont le respect humain à rebours.

Un arabe, un turc, béat, inerte, assis devant sa porte, sans penser à rien, se mettra à marmotter une prière, il égrènera son chapelet si quelqu’un, n’importe qui, vient à passer.

J’ai voyagé, toute une semaine, en diligence, avec des Mozabites. Aux relais, ils descendaient, s’éloignaient de dix pas à peine, s’installaient bien en évidence et faisaient leur prière. Mais ils remontaient en voiture avec de la terre au front qu’ils n’essuyaient qu’après, pour qu’on sache et qu’on voie que leurs prostrations avaient été profondes.

Dans le M’Zab, sur les places publiques, en plein marché, il y a une estrade fixe en maçonnerie, d’un mètre ou deux de hauteur, qu’on appelle la M’Salla et qui sert à la prière : les dévots y montent, un par un, quelquefois deux, pour faire, coram populo, parade de leur religion.

Leur Rhamadan qui parait si rude et qui l’est