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une mélodie lointaine qui semblait tomber du ciel sur la ville endormie. Des voix isolées modulaient un chant plaintif et grave auquel d’autres voix, bientôt, répondirent. Peu à peu, le nombre s’accrut des voix mystérieuses et le choral s’enfla, entraîné par une voix au timbre plus aigu qui tombait de plus haut et les dominait toutes ; et, bientôt, ce fut le chœur puissant d’une cité tout entière qui priait, dans la nuit.

C’est entendu, ils ont de la religion. Mais leur religion est toute concentrée sur cette grande idée de Dieu que Mahomet a empruntée à notre Bible et à notre Évangile.

Ils ont de la foi. Ils adorent et ils prient.

Mais c’est tout.

Rien qui corresponde à ce que nous appelons la piété, la religion du cœur, la religion intérieure, la vie surnaturelle.

Leur religion a toute son expression dans la pratique extérieure, dans le formalisme cultuel, dans le geste liturgique.