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lèges, pour faire ensemble, avec les prostrations liturgiques, la prière officielle. Et mon émotion allait presque aux larmes, car je voyais plus loin, je voyais autre chose. En entendant ces hommes réciter, avec une telle dignité, ces prières dont chaque verset enveloppe, sous des mots de respect, une erreur ou un blasphème, je songeais à tant de catholiques qui, chez nous, ne prient jamais.

Et pendant que les burnous blancs se prosternaient lentement sur les tapis épais, pendant que ce chœur d’hommes, à l’unisson des voix, grave comme la psalmodie des moines au fond d’un cloître, roulait son écho sonore sous les voûtes basses de cette mosquée, plus vide et plus froide qu’un temple protestant, une vision lointaine attristait ma pensée : le tabernacle solitaire, nos églises de France désertes et silencieuses !

Une autre fois, — c’était à Lagouat — aux premières lueurs de l’aube, vers quatre heures du matin, je me sentis bercé dans mon sommeil par