Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une autre fois, sa grand’mère passant avec elle à la Djemma, fut grossièrement insultée ; l’enfant avait huit ans.

— « Vieille sorcière, charogne, tournée aux Roumis, métorniya, tu n’as pas honte d’avoir abandonné la religion de tes pères ! »

La vieille se taisait. L’enfant se redressa en face des hommes : « — Non, dit-elle, nous n’avons pas honte. La religion de Jésus est la meilleure et nous en sommes fières ! »

Un homme furieux repoussa la petite, et, de son bâton, frappa rudement la vieille. Mais l’enfant répliqua :

« Rien ne nous fera abandonner le Bon Dieu ; et, si vous voulez nous tuer, eh bien — en tendant résolument son cou — faites-le tout de suite ! »

Quand un peuple sent couler dans ses veines le sang des martyrs, il est mûr pour la foi.

Si la France assurait seulement la liberté, si elle y mettait surtout un peu de bienveillance, avant vingt ans, la Kabylie serait chrétienne. Et, le