Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

miers-nés de l’église de Kabylie, j’en augure que les temps sont proches et l’avenir plein de promesses ! »

Que de traits charmants ou poignants on m’a contés que je voudrais redire !

Reconnaissez-vous cette âme d’enfant, qu’on avait vue déjà aux âges héroïques de l’Église, la petite Antoinette, de Mengalleth ?

Elle avait six ans. Le Missionnaire avait donné à elle et à sa cousine, bébé de cinq ans, un crucifix. On l’entendit, sans qu’elle s’en doutât faire, d’un air grave, ce discours à sa petite amie : « Ma fille, ce n’est pas pour que tu sois plus jolie que le Père t’a mis cette croix au cou. C’est l’image de Notre Seigneur. Les Kabyles ne l’aiment pas ; ils l’insultent. Toi, tu la respecteras. Ne permets pas qu’on crache dessus. Si on le fait, tu essuieras le crachat, puis tu baiseras la Croix, en disant : Mon Jésus, moi je vous aime ; pardonnez aux méchants qui ne vous connaissent pas ! »