Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les préjugés, mollir le parti-pris et ces barrières finissent par tomber qu’on avait crues inébranlables.

J’ai prêché, plusieurs fois, le Dimanche, dans ces modestes églises de Kabylie, remplies de musulmans convertis et le spectacle que j’avais sous les yeux de ce petit bercail environné de loups, de ces burnous aux plis monastiques, de ces gracieux costumes de femmes d’allure antique et orientale, la foi surtout, la foi toute fraîche, toute neuve, qui a lutté, qui a pâti, que je sentais vibrer dans les âmes et qui transparaissait sur les physionomies, tout cela me reportait aux premiers temps du Christianisme.

M’inspirant alors des choses familières aux Kabyles — la Kabylie, c’est le pays des figues, — je saluai en eux, avec émotion, les prémisses d’une chrétienté nouvelle : « Quand les feuilles de vos figuiers commencent à pousser, vous dites que le printemps va venir[1] » Et moi, de vous voir ainsi groupés autour du tabernacle, pre-

  1. Marc, xiii, 28