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cles, qui racontent toute la vie de Jésus, un vieil iman, d’un air futé, m’expliqua tout au long, comme si je les ignorais, les scènes évangéliques, avec une précision et une vélocité de paroles que j’avais plaisir à stimuler par mes questions.

Quand il eut fini : « Tu parles comme un vieux moine, lui dis-je. Tu connais bien la religion de Jésus : un jour, tu te convertiras ».

Il répondit par une profession de foi musulmane, en se frappant la poitrine, d’une main large ouverte.

Tu vois bien, pourtant, que Jésus a fait des miracles. Mahomet n’en a pas fait : donc Jésus est plus grand que Mahomet ».

Alors, de la tête et des yeux, lentement, il fit signe que non et me tendit la main, en souriant, pour avoir son bagchich.

Une autre fois, à Oran, dans une Mosquée encore, un des gardiens m’aborda brusquement, sans autre préambule, par cette apostrophe : « Alors, tu es catholique, toi, et tu crois que Jé-