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XXX

Jacques à Raymonde

24 septembre 1915.

Mon amour, mon adorée, ma femme, cette lettre, la dernière que je t’adresse de territoire non envahi, je te l’écrirai tout entière en te tutoyant, afin qu’avant le grand combat j’aie la griserie de me croire tout à fait tien, ton amant chéri et choisi.

Aujourd’hui chaque instant que j’ai de libre est à toi, car dans quelques heures je ne serai plus ton amant, mais une machine consciente, réfléchie, à haïr