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une des particularités du style de notre auteur. La mélodie principale de l’Adagio sera remarquablement mise en valeur par l’opposition d’une sorte de marche funèbre qui amène une tendre plainte du violon[1].

Le final est un Allegro molto moderato, que l’on ne joue pas toujours assez modéré, ce qui enlève entièrement son caractère au Regenlied. La « Chanson de la pluie » n’est pas ici littéralement reproduite puis variée, comme Schubert a fait pour le Voyageur, la Truite, et pour la Jeune fille et la mort. Brahms s’est montré plus habile artiste en tirant du thème d’un lied des développements véritablement dignes d’une sonate. Signalons seulement la façon dont s’achève ce troisième morceau en quatre mesures admirables qui résument de façon poignante la mélancolie des adieux, le charme du regret et tout ce qui peut se cacher de douleur contenue dans une souriante résignation.

Hanslick n’aurait pas voulu que cette sonate fût jouée dans les concerts : « Il y a là, disait-il,

  1. Notons que l’indication più andante adjointe à ce passage signifie plus allant. Notons aussi qu’il importe beaucoup de marquer, dans l’exécution, la différence entre les croches suivies d’un quart de soupir et les croches pointées.