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chanter le violoncelle dans l’aigu : il en résulterait une impression très fatigante. Mais, d’autre part, dès que le violoncelle joue dans le médium ou dans le grave, il ne sonne plus, à côté du piano, que d’une façon très sourde ; il manque de mordant ; parfois même sa sonorité est complètement absorbée par celle de l’autre instrument. Le meilleur moyen de tourner la difficulté consisterait peut-être à écrite des œuvres de demi-teinte, dans lesquelles le piano serait traité avec la plus extrême discrétion. Malheureusement Brahms a eu le tort de composer ses deux sonates pour violoncelle dans un tout autre esprit : ce sont des œuvres fougueuses, passionnées, dans lesquelles le piano écrase trop souvent le timbre voilé du violoncelle, et elles réclament du violoncelle lui-même une intensité, une vigueur d’expression dont, dans certains registres, il est tout à fait incapable.

La première Sonate pour violoncelle, op. 38 (1866) débute par un Allegro non troppo en mi mineur dont les idées sont assez banales. Suit un menuet sans grand relief. Pour terminer, une fugue ! Brahms retombe dans l’erreur déjà commise par Beethoven. C’est folie d’associer le violoncelle au piano dans la complication