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Parmi ces recueils de pièces pour piano, nous signalerons tout particulièrement l’op. 79, qui contient la fameuse Rhapsodie en si mineur, et l’op. 118 dont toutes les pages sont à citer : d’abord l’Intermezzo du début douloureusement passionné, secoué de pénibles ressauts, et retombant chaque fois lourdement jusqu’à l’acceptation finale de l’impuissance ; puis le deuxième Intermezzo en la majeur d’une tendresse exquise : on y remarquera l’écriture, spéciale à Brahms, de la main gauche, souvent chargée dans le grave de dessins qui la rendent un peu compacte, mais qui lui donnent aussi dans les passages de douceur une plénitude particulièrement enveloppante. Vient ensuite la Ballade en sol mineur dont l’énergie et l’entrain n’affaiblissent pas le caractère mystérieux : c’est le récit de belles histoires « des pays lointains ». À la Ballade succède un Intermezzo en fa mineur frémissant d’émotion. Puis c’est la délicieuse Romance en fa majeur, d’un sentiment si contemplatif, avec son divertissement champêtre en majeur où s’obstine un si curieux sol dièse. Enfin un Intermezzo en mi bémol mineur clôt cette série de pièces sur une impression de pénétrante et presque tragique mélancolie.