Page:Landormy - Brahms.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

exécuté avec un succès extraordinaire. Il se montra le 7 mars au Concert Philharmonique. Il n’était déjà plus que l’ombre de lui-même : « On commençait, raconte Hanslick, par la symphonie de Brahms en mi mineur. Aussitôt après le premier morceau, ce fut une telle tempête d’applaudissements que Brahms dut paraître au bord de la loge directoriale et saluer le public. L’ovation se renouvela après chacun des quatre morceaux ; et, après le final, elle menaça de s’éterniser. Un sentiment de profond respect et de douloureuse sympathie avait envahi l’assemblée entière et nous avions tous l’impression très nette que, dans cette salle, nous applaudissions pour la dernière fois le pauvre maître aimé… »

Peu de temps après, Brahms dut renoncer complètement à sortir de chez lui : ses jambes ne pouvaient plus le porter. Les médecins faisaient tout pour éviter de ravir à leur malade l’espoir de la guérison. Quatre jours avant sa mort, il écrivait encore courageusement à sa belle-mère, sur une carte, au crayon : « Chère mère, j’ai dû me recoucher un peu et, à cause de cela, je n’écris pas facilement. Mais n’aie aucune inquiétude. Il n’y a rien de changé et, comme d’habitude, j’ai seulement besoin de patience. »