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mis en tête en 1861 de le faire nommer chef d’orchestre de la Société Philharmonique de Hambourg. Mais il n’y réussit point. Stockhausen, l’illustre chanteur, fut élu. Brahms, un peu dépité, prit le parti d’aller chercher fortune à Vienne.

En novembre 1862, Brahms écrit à son ami J. O. Grimm : « M’y voici ! J’y suis installé, à deux pas du Prater et je puis boire mon vin où Beethoven a bu le sien. » Et il donne son adresse : Jägerzeil, Novaragasse, 39, II, 2.

Brahms se trouva tout de suite « chez lui » à Vienne et tout de suite le Prater lui plut infiniment avec son animation si diverse. Il y flânait pendant des heures entières. Cependant il n’oubliait point sa patrie : il l’aima toujours d’un amour fidèle et il y eût bien volontiers accepté quelque situation officielle. Ses concitoyens ne lui offrirent jamais la direction d’aucune société musicale. Ce fut une grosse déception pour Brahms. Il souffrit de ce dédain. L’estime des gens de son pays lui eût été plus précieuse que toute marque d’approbation venue d’ailleurs. Il espéra longtemps être rappelé à Hambourg. Il se lassa d’attendre. Mais il ne se résigna jamais complètement, et ce n’est qu’à son corps