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capable. C’est en pensant à elle qu’il écrira plusieurs de ses lieds les mieux inspirés, notamment le fameux Amour éternel (Ewige Liebe), op. 43, n° 1, dont la dernière phrase, en si majeur, est une réminiscence d’un thème du Chant de fiançailles et — touchante mais un peu puérile allusion — dans le sextuor en sol majeur la seconde idée du premier mouvement sera construite sur les notes la, sol, la, si, mi (en allemand : A, G, A, H, E) qui rappellent le nom de la bien-aimée.

Ne plaignons point Agathe ; Brahms eût été vraisemblablement un fort médiocre mari. Du reste, après quelques fâcheuses aventures, elle finit par épouser un brave homme, qui, dit-on, la rendit très heureuse.

Cependant Brahms venait de composer et de faire exécuter le Concerto en mineur pour piano et le Trio en si majeur pour piano et instruments à cordes, œuvres très importantes dont il sentait toute la valeur et qui ne trouvèrent auprès du public, et même de la plupart des artistes, qu’un accueil des plus froids. Il semble que ce double échec ait vivement affecté Brahms et qu’il l’ait amené à s’éloigner de plus en plus des voies suivies par les révolutionnaires de Weimar.