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jouera tout de même, et sans rien dire aux autres artistes, de peur de les troubler. Mais, les affaires terminées, elle écrira à Brahms : « Puisse le beau printemps, puissent les rossignols chanter sous ta fenêtre et t’inspirer de magnifiques mélodies ! Pense à moi parfois, à moi qui reste ta fidèle Clara. » En réalité, elle n’a aimé profondément que son mari et pour lui elle a eu tous les dévouements ; elle lui a sacrifié jusqu’à son « travail », jusqu’à son piano, jusqu’à ses succès, quand il fallait qu’il voulût le silence pour composer. Elle ne l’oubliera jamais ; jusqu’au bout elle lui restera fidèle. En Brahms même, c’est quelque chose de son souvenir qu’elle retrouve. Son affection pour le jeune artiste est autant d’une mère que d’une amie : « Je l’aime comme un fils », dit-elle. Elle voudrait le marier ; elle sent qu’il a besoin d’un foyer ; elle le lui dit en 1862 : « Tu es jeune encore, tu trouveras ton repos. Tu te marieras, tu trouveras ton bonheur. » Elle revient souvent sur ce sujet : « Prends donc une jeune et jolie femme, avec un peu d’argent ! Ce serait délicieux ! » Vraiment si l’amitié de Clara Schumann pour Brahms fut quelque peu teintée d’amour,