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premier mouvement de mon concerto (op. 15) et je fais un tendre portrait de toi qui sera l’adagio….. Sous mes meilleures mélodies je devrais écrire : de Clara Schumann »

Pour ce qui est de Clara elle-même, c’est une femme à la fois positive et extrêmement sentimentale, de cette sentimentalité vague qui se prend elle-même pour objet. Elle estime en Brahms un ami sûr et dévoué qui lui a rendu, à l’époque la plus troublée de sa vie, les plus délicats services. Elle trouve de plus auprès de lui l’occasion de rêver, de s’émouvoir, de dire des mots tendres, de parler de son âme et de sa soif d’idéal ; ces épanchements du cœur lui sont absolument nécessaires et l’occupent beaucoup plus que l’homme à qui elle se confie. Ils la reposent de ses soucis domestiques, de ses affaires, de ses tournées de concerts. Elle ne néglige point pour autant ses intérêts pratiques : c’est une femme de tête et d’ordre. Ses succès de pianiste lui rapportent d’importants bénéfices : elle sait les préparer. Elle ne sacrifiera jamais une recette assurée, ni non plus les applaudissements du public, à une question de sentiment. En 1872 elle apprendra la mort de sa fille Julie au moment de donner un concert à Heidelberg. Elle