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pas plus que la reconnaissance que vous lui devez au nom de votre mère[1]. »

En 1854 Brahms avait vingt et un ans. Clara Schumann en avait trente-cinq. Quelle fut exactement la nature des relations qui s’établirent entre eux ? C’est un point qui reste, comme toujours en pareille matière, assez mystérieux. On a fait toutes les suppositions. Il y en a d’absolument invérifiables que nous renonçons à examiner. Du fait matériel d’une liaison non-platonique, — qu’elle ait été passagère ou durable —, on ne peut rien savoir en l’absence d’un aveu explicite. Dans cet ordre de choses tout est possible, même l’invraisemblable, même l’absurde. Combien, tout de même, il serait singulier que ce timide et cette rêveuse se fussent unis autrement qu’en pensée !

Mais de leurs sentiments même on peut discuter. Rien n’est moins clair que leur cas.

À ne considérer que le langage de Brahms dans sa correspondance avec Clara, il semblerait difficile de nier qu’il éprouvât pour elle l’amour le plus ardent, le plus passionné. « Prenez mes lettres, lui dit-il, comme les plus discrètes

  1. Traduction Stœcklin.