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s’était jeté dans le Rhin (27 février 1854). Aussitôt il partit pour Dusseldorf afin d’être plus près de ses amis si cruellement éprouvés. Il rendait souvent visite à Clara Schumann et aussi au pauvre malade, tout joyeux lorsqu’il apercevait « son Johannes » et presque toujours apaisé par sa présence. Les deux tristes années qui s’écoulèrent alors jusqu’à la mort de Schumann (juillet 1856) furent pour Brahms l’occasion de sérieuses méditations sur la vie et sur l’art. Sans fréquent contact avec le public pendant ce temps, il prit l’habitude de s’observer lui-même et de soumettre ses ouvrages à une sévère critique.

Il est à remarquer que de 1854 à 1860, c’est-à-dire pendant six années, Brahms ne publia qu’une seule œuvre, les Ballades pour piano, op. 10. Il se recueillait.

Il s’était imposé un sévère programme d’études. Il voulait que son ami Joachim le suivît comme lui. Ils avaient tous deux prévu un système d’amendes, en cas d’infraction au règlement : le produit en devait être affecté à l’achat de livres. Pendant quelque temps les deux amis travaillèrent ainsi en commun. Joachim se lassa vite. Brahms continua seul. Il