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vouloir, lui avait suscitées[1]. Les moins méfiants restèrent sceptiques. Hans de Bülow écrivit à Liszt le 5 novembre 1853 : « Mozart-Brahms, ou Schumann-Brahms ne trouble point du tout la tranquillité de mon sommeil. J’attendrai ses manifestations (sic). Il y a une quinzaine d’années que Schumann a parlé en des termes tout à fait analogues du génie de W. Sterndale Benêt (Bennett). » (Lettre en français.)

Quelque temps après, il est vrai, Hans de Bülow reçut la visite de Brahms, et il semble alors avoir été conquis par le jeune musicien, puisqu’il lui reconnaît « un don divin dans le meilleur sens ! » Mais Hans de Bülow était un nerveux, impressionnable à l’excès. Il ne faut pas prendre ses paroles au pied de la lettre : le sentiment qu’elles traduisent n’a rien de très consistant : il se modifiera suivant l’heure. En réalité Bülow conservera longtemps des préventions contre un artiste qu’il jugea dès l’abord trop timoré, trop attaché au Passé, et il écrira à Liszt en 1855 : « Joachim et la statue dont il se fait le piédestal ne nous arriveront que vers le commen-

  1. Brahms sentit le danger. On s’en aperçoit en lisant sa lettre de remerciements à Schumann, qu’il n’écrivit que trois semaines après la publication du fameux article.