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intéressantes que je n’en ai jamais rencontré dans les œuvres d’un jeune homme de son âge ». Ce fut le commencement d’une longue amitié, qui devait unir, toute leur vie durant, les deux artistes. Joachim connaissait alors de Brahms une sonate piano et violon en la mineur qui s’est perdue depuis, un quatuor à cordes, plusieurs lieds et, pour le piano, les sonates en ut majeur et fa dièse mineur, et le scherzo en mi bémol mineur. Les manuscrits portaient comme indication d’auteur : Johannes Kreisler junior, pseudonyme choisi par Brahms en souvenir du héros d’un conte d’Hoffmann pour lequel il avait une prédilection particulière.

Joachim avait recommandé Brahms à Liszt, et le jeune musicien partit aussitôt pour Weimar. La rencontre ne fut pas heureuse. Liszt ne semble pas avoir accordé, à ce moment, grande attention aux œuvres que lui soumit Brahms et l’on raconte que celui-ci commit une terrible maladresse : il s’endormit profondément pendant que Liszt lui jouait sa grande sonate en si mineur !

Mais voici Schumann qui, à Dusseldorf, accueille Johannes avec toute la bonté de son cœur si généreux, et qui, le 23 octobre 1853, dans la