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scolastique de sa conclusion ; ensuite un bout de divertissement pastoral, et tout retombe dans le silence. Il y a du romantisme certainement dans ce rapprochement d’impressions presque disparates. Il y a aussi de l’inexpérience. Mais il y a beaucoup de jeunesse, de fraîcheur d’imagination, et c’est un grand charme.

Le développement commence. Il devient vite très compliqué, et prend de vastes proportions. Brahms use de toutes les ressources de sa jeune science. Il prend pour modèles les grandes architectures beethovéniennes, peut-être le fameux Trio à l’Archiduc. Cette musique est un peu trop touffue : mais elle n’est pas ennuyeuse. On sent la vie, la fougue, la hardiesse sous toutes ces subtilités. Un moment, la lumière revient ; le thème principal est repris tout au long. Puis le développement repart et prend cette fois la forme d’une fugue que clôt une péroraison majestueuse tirée du premier thème élargi. Cette conclusion sonne un peu comme un final d’orgue ; elle est éclatante, accablante de sonorité. Ce n’est plus de la musique de chambre, mais qu’importe ? La phrase de début appelait, par son caractère même, cette dernière présentation. Tout ce qu’on peut dire c’est que l’idée initiale convenait