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Dès qu’il eut terminé ses sonates pour piano op. 1, 2 et 5, Brahms voulut s’essayer dans des compositions où il fit appel aux ressources de plusieurs instruments réunis. Il écrivit tout d’abord son Trio en si majeur op. 8, pour piano, violon et violoncelle.

C’est une œuvre tout à fait attachante, pleine de vie, de jeunesse, et qui nous dévoile certains traits du caractère de Brahms que nous ne retrouverons point très fréquemment exprimés dans ses autres ouvrages.

Il en existe deux versions. La première date de 1859. Plus tard Brahms se laissa persuader par Hanslick que, sous sa forme première, le Trio en si mineur renfermait « des crudités harmoniques » et que l’architecture de l’œuvre laissait à désirer. Il voulut remédier à des défauts qui lui avaient été sans doute signalés avec insistance par son ami le grand critique. Il remania son Trio en 1891, et en donna une nouvelle édition très différente de la première.

Considérons d’abord le Trio op. 8 en son premier état. Il débute par un thème d’allure populaire, un thème franchement joyeux, comme il en vient si rarement sous la plume de Brahms, un thème qui, sans lui ressembler en rien, rap-