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Il nous reste enfin, pour avoir épuisé toute la série des sonates de Brahms, à dire quelques mots des deux Sonates pour clarinette et piano.

La combinaison de ces deux instruments n’est pas particulièrement heureuse. La clarinette s’isole difficilement de l’orchestre ; il lui faut tout au moins l’enveloppement de la sonorité chaude du quatuor à cordes. À côté du piano, elle « sort » toujours trop. Son timbre, qui ne se fond point avec celui de l’autre instrument, paraît sec et plat.

Brahms fut amené à écrire ces deux sonates après avoir fait, lors de ses multiples séjours à Meiningen, la connaissance du fameux clarinettiste Mühlfeld. Il se fit jouer, par ce remarquable virtuose, toutes sortes de morceaux et d’études pour se mieux mettre au courant de la technique de l’instrument et l’idée lui vint d’employer la clarinette dans sa musique de chambre, comme l’avait déjà fait Beethoven. C’est ainsi qu’il donna successivement le Trio en la mineur op. 114 (1892) pour piano, clarinette et violoncelle, le Quintette op. 115 pour clarinette et quatuor à cordes, et les deux Sonates pour clarinette et piano op. 120.

Ces deux sonates sont surtout intéressantes