Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  • Les envoyés chinois présentèrent au roi une boule de cristal creuse qui n’avait pas d’orifice et qui cependant contenait de l’eau. Ils demandaient comment il fallait faire pour tirer de là cette eau. Ouinh prit un délai pour résoudre le problème. Le jour suivant il vint à l’audience avec un maillet et brisa la boule.


  • Le lendemain les Chinois présentèrent un buffle[1] qui avait vaincu au combat tous les buffles de Chine. Quinh demanda trois jours pour en fournir un qui put lui tenir tête. Il rentra chez lui et séquestra pendant ces trois jours un jeune buffle qui tétait encore. Au jour de la lutte il lâcha contre l’adversaire son buffleton qui, affamé, se précipita sur l’autre buffle qu’il prenait pour sa mère et s’efforçait de le têter. Le buffle de combat des Chinois s’enfuit laissant ainsi la victoire aux Annamites.


  • Quinh alla à son tour en ambassade en Chine. Là on le défia à qui improviserait le plus vite un poème en sautant à cheval à un signal donné et descendant de cheval quand il aurait fini. Quinh griffonna une page de traits illisibles qu’il dit être l’écriture de son pays et donna ensuite à loisir une belle copie d’un poème qu’il avait composé d’avance.


  • Autrefois, avant l’avènement du roi Dinh tien hoàng[2], l’Annam était divisé en douze provinces gouvernées chacune par un gouverneur chinois portant le titre de su quan. Un envoyé impérial, Luu thàng, avait la direction générale des affaires avec le titre de Dô hô phû.

Dinh tien hoàng se révolta contre la domination chinoise, tua les douze gouverneurs ainsi que Luu thang et se proclama roi

  1. Ce conte se retrouve dans les aventures de Thménh Chéy.
  2. Voir n° XXIII, la légende de Dinh tien hoàng.