Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le chien et le chat que notre homme avait précédemment rachetés continuaient à vivre avec lui. C’étaient des animaux très intelligents. Ils comprirent que c’était l’orfèvre qui avait détourné la pierre précieuse et dirent à leur maître qu’ils allaient se mettre à sa recherche pour la recouvrer.

Ils partirent donc, et en route rencontrèrent une troupe de loutres qui les saluèrent en disant : « Salut frère chien, sœur chatte[1]. Reposez-vous un peu en attendant que nous allions chercher du poisson pour vous le faire manger. » Le chien et le chat restèrent avec eux quelque temps et se remirent en route. Ils rencontrèrent ensuite une troupe de rats palmistes qui leur demandèrent où ils allaient. « Nous avons une affaire, répondirent-ils[2]. » Les rats palmistes leur dirent : « Restez un peu avec nous, nous allons chercher du poisson et des crevettes. Quand vous aurez mangé vous partirez. »

Le chien et le chat arrivèrent enfin à la maison de l’orfèvre. Le chat dit au chien : « Laisse-moi grimper d’abord sur le faîte de la maison et me mettre à miauler ; les chiens de la maison se mettront tous à aboyer après moi et pendant ce temps tu pourras entrer sans qu’ils te voient. Quand ils auront fini je descendrai en tapinois et nous aviserons à ce qu’il y aura à faire. »

Le chien et le chat, une fois réunis, rencontrèrent le roi des rats[3]. Celui-ci leur demanda : « Que venez-vous faire ici ? » — « Nous avons affaire répondirent-ils. » Le roi des rats leur dit : « Laissez-moi d’abord aller chercher de la viande pour vous faire manger. »

  1. Le texte dit : Sœur chat.
  2. Cet épisode des loutres et des rats palmistes ne tient plus à rien dans le récit, qui provient évidemment d’un type où ils rendaient quelque service aux deux voyageurs ou leur opposaient quelque obstacle.
  3. Chuôt chûa dàn.