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le langage des oiseaux, des fourmis, de toutes les espèces d’animaux. Il n’osa pas dire à sa femme qu’il possédait ceue pierre ; s’il l’avait fait la pierre se serait évanouie. Un jour la femme allant s’accroupir dans un coin, le mari entendit les fourmis se dire : « Voilà une inondation, cherchons une hauteur pour nous mettre en sûreté » Il se mit à rire. Sa femme voulut en savoir la raison, mais il refusa constamment de la lui dire. La femme fut tellement vexée qu’elle en mourut.

Le mari fut très affligé de la mort de sa femme ; il alla chez un de ses amis pour se distraire un peu. Cet ami le reçut avec joie, il dit à sa femme : « Nous avons cinq oies, un mâle, une femelle et trois petits ; demain il faudra faire cuire la femelle pour fêter notre hôte. » L’oie entendit ces paroles ; elle dit en gémissant à son mâle : « Demain il me va falloir mourir ; toi, reste pour avoir soin de nos petits. » L’homme avait compris ce que l’oie avait dit à son mâle ; il fut ému de pitié et dit à son ami : « Entre nous il n’y a pas besoin de faire de cérémonie, je mangerai ce qu’il y aura, mais ne tuez rien pour moi, sans cela je pars tout de suite et je ne serai plus jamais votre ami. » L’ami obéit et la vie de l’oie fut sauvée.

Elle en fut toute joyeuse et ne savait comment faire pour témoigner sa gratitude. Peu de temps après son bienfaiteur mourut, les oies portèrent son deuil, et c’est depuis ce temps-là qu’elles ont une crête blanche.



    scolopendres, le ba ba, comme on l’a vu plus haut, ont aussi dans la bouche une pierre précieuse ; mais leurs pierres ne sont pas douées de la même vertu.