repris sur vous ce qui lui appartenait, que l’autre vous a eu payé ce qu’il vous devait, et que moi, témoin, j’ai vu que la balance était juste, nous sommes partis. » Le proverbe dit : Les enfants sont nos dettes, les femmes notre punition[1].
II
Il y avait un homme qui avait de quoi vivre et n’avait aucune dette. Il eut un fils qui, jusqu’à l’âge de sept ans, fut constamment malade ; quelque dépense que l’on fît pour le guérir, aucun remède n’avait d’effet. Le père disait toujours que c’était un créancier et n’avait pour lui aucune affection ; la mère seule dans la maison aimait cet enfant.
Un jour le père lui dit : « Enfin ! combien te dois-je encore ? » L’enfant lui répondit tout de suite : « Vingt-trois ligatures », et là-dessus il tomba à la renverse et il se trouva qu’il était mort.
La mère pleura beaucoup ; elle acheta un cercueil et des effets pour l’ensevelir. Quand il fut enterré, le mari fit le compte de ce que l’on avait dépensé pour l’enterrement, et la somme montait juste à vingt-trois ligatures.
Le mari dit à sa femme qu’il était évident que ce n’était pas un fils, mais un créancier, alors pourquoi le pleurer. La femme en tomba d’accord et se consola.
(1) Con là no, vo là oan gia. On ajoute aussi cûa nhà là nghiep bao. Les biens sont la vengeance, c’est-à-dire que la femme punit le mari des actes coupables qu’il a commis dans une autre vie, les biens sont une cause de soucis ; les actions de la vie présente qui deviennent un lien pour les existences à venir jouent un assez grand rôle dans les idées des Annamites. Voir notamment le vers 75 du Kim Van Kiéu truyên.
- ↑ Con là no, vo là oan gia. On ajoute aussi cûa nhà là nghiep bao. Les biens sont la vengeance, c’est-à-dire que la femme punit le mari des actes coupables qu’il a commis dans une autre vie, les biens sont une cause de soucis ; les actions de la vie présente qui deviennent un lien pour les existences à venir jouent un assez grand rôle dans les idées des Annamites. Voir notamment le vers 75 du Kim Van Kiéu truyên.