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Ainsi parce que son cœur (littéralement : son ventre) avait été méchant, il fut transformé en un pot à chaux, afin qu’on lui fouillât toujours le ventre[1].



  1. Le pot à chaux dont il s’agit ici est ce pot à ventre rebondi, muni d’une anse à la partie supérieure et percé d’un trou latéral dans lequel on met la chaux qui sert à chiquer le bétel. On prend la chaux avec une espèce de palette en cuivre, ch’ia vôi, qui fouille perpétuellement les flancs du pot ; aussi a-t-on pu le comparer à un homme mis à la torture.
    L’anse supérieure représente les deux bras du bonze suspendu à la branche d’arbre.
    Dans une histoire qui ressemble beaucoup à celle-ci un voleur porte secours à une femme en couches et, à la suite de cette bonne action, est converti par un La han. Il se retire dans une pagode dont les bonzesses l’emploient aux travaux les plus durs. Un jour, pour se moquer de lui, elles lui disent de grimper dans un tamarinier et qu’il y sera transformé en Bouddha. Il les écoute et monte aux cieux à un moment où les hautes lanternes d’un enterrement passent sous le tamarinier et prennent feu. Les bonzesses veulent alors l’imiter, mais elles tombent de l’arbre et se tuent.