Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’homme fut porté dans la lune avec son arbre qui est appelé le da du thàng Cuôi[1].

L’on dit que ce da pousse sur la montagne. Chaque année une de ses feuilles tombe dans la mer et elle est avalée par le dauphin.

L’on dit : « Si l’on fait du bien aux animaux ils vous en récompensent, si l’on fait du bien aux hommes ils vous nuisent[2]. » L’on a vu, en effet, que l’homme avait reçu de grands avantages pour avoir sauve le chien, tandis que pour avoir sauvé la femme il perdit son arbre magique.



  1. Thâng Cuôi (que l’on appelle aussi thàng Côi). C’est l’homme que l’on voit dans la lune avec son arbre. On lui rapporte l’origine de l’écho. Les bûcherons qui font du bois dans les montagnes et entendent se répercuter le son de leurs coups de hache pensent, dit-on, que c’est le thâng Cuoi qui coupe son da. — Ici il paraît s’être établi une confusion avec Ngù cang. adepte qui, pour quelque faute, fut rélégué dans la lune, où il coupe éternellement le cannellier lunaire haut de cinquante truong et qui aussitôt coupé, se retrouve intact. (Au hoc, Quyên VI, p. 9, section hoa moc.) On dit : Mentir comme le thâng Cuôi. — Les enfants jouant au clair de lune crient : « Cuôi oi ! xuong dây, ta may quân tia, cai ao no, cai ao nây. Cuoi ! descends ici, nous te coudrons un pantalon violet, un habit comme ceci, un habit comme cela. » — L’on explique le nom de thâng Coi par homme du tronc, parce que le tronc (coi) du da l’enlaça de ses racines aériennes et ne le lâcha que lorsqu’il fut dans la lune.
  2. Cuu vât thi rât trà on, cûu nhon thi nhon bâo oan. Nous retrouverons plusieurs contes destinés à établir la vérité de cet adage.