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a constaté la même variété entre onze manuscrits dont il s’est servi. Ces copies, dit-il dans sa préface, offrent des textes divers, à tel point qu’il y a pour ainsi dire autant de textes que de manuscrits. Le savant éditeur a de plus reconnu dans ces onze copies deux rédactions distinctes, l’une simple et sans ornements, celle qu’il a publiée, l’autre plus étendue, plus ornée, et par conséquent plus travaillée.

Ni l’une ni l’autre de ces deux rédactions n’est assurément la forme première de l’ouvrage. Selon M. Benfey, il a dû exister un texte plus ancien, d’après lequel a été faite la traduction pehlvie, qui elle-même a été traduite en arabe, et le Panchatantra aurait été composé postérieurement à cette traduction. Suivant cette opinion, la version arabe représenterait plus fidèlement que le Pantchatantra l’ancien texte sanscrit, et la traduction pehlvie aurait été la reproduction exacte de ce texte.

Malheureusement la traduction pehlvie est perdue, et l’on ne peut, touchant la rédaction primitive de notre recueil, rien affirmer avec certitude. Il n’est pas plus facile de préciser l’époque de la composition de l’ouvrage. Les fables qu’il renferme remontent évidemment à une assez haute antiquité. Quelques-unes se trouvent dans le Mahâbhârata, d’autres ont leur source dans des livres

    manuscriptis edidit Jo. Godofr. Ludov. Kosegarten. Bonnae ad Rhenum, 1848, in-8o. — Une autre édition du Pantchatantra a été publiée à Bombay, en 1868-1869, par MM. Kielbom et Bühler, dans les Sanskrit classics for the use of high schools and colleges. Ce texte m’a fourni quelques bonnes variantes.