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DES ARCHITECTES FRANÇAIS


de ces deux artistes était Mathieu Le Divin. (Mélicocq, Art. du Nord.)


LEDOUX (Claude-Nicolas) naquit en 1736, à Dormans, en Champagne. Il entra fort jeune dans l’atelier de Blondel. En 1771 il était inspecteur général des salines. En 1773 il fut nommé architecte du roi, et Louis XV le chargea de construire, à Luciennes ou Louveciennes, un château qui fut commencé, mais que la mort du roi interrompit. Il lui fut de même impossible de mener à bonne fin l’exécution, rue d’Artois, à Paris, d’un hôtel destiné à Mme du Barry. En 1782, nommé architecte des Fermes, il fut chargé de construire les barrières et les murs d’enceinte de Paris. En 1783 il donna, sur la demande du grand Frédéric, les plans d’un Hôtel de ville pour Neufchâtel, en Suisse, et le landgrave de Hesse-Cassel, en le nommant contrôleur et ordonnateur général de ses bâtiments, lui commanda un projet de bibliothèque pour sa capitale. En 1788 le ministre Necker le chargea d’étudier les plans d’une caisse d’escompte, mais les événements politiques qui suivirent ne permirent pas de donner suite à ce projet. Les principaux édifices privés élevés à Paris par Ledoux sont les suivants : l’hôtel Thélusson, situé rue de Provence, à l’extrémité de la rue d’Artois[1] ; l’hôtel du président Hocquart,

  1. L’hôtel Thélusson s’étendait en profondeur jusqu’à la rue Chantereine, sur une largeur de vingt-quatre toises. Des jardins entouraient les bâtiments, qui eux-mêmes, avec leurs colonnettes, leurs rochers servant de soubassement aux appartements du rez-de-chaussée, n’étaient pour ainsi dire que des ornements paysagers… On ne trouvait à redire qu’une seule chose dans l’ordonnance de cette maison : l’aspect trop grandiose de la porte d’entrée s’ouvrant sur la rue de Provence, laquelle, avec ses cinq toises de hauteur et autant de largeur, semblait être plutôt un arc triomphal qu’une entrée d’hôtel. Sophie Arnould disait de la porte du palais Thélusson : « C’est une