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DES ARCHITECTES FRANÇAIS

architecte. Il paraît avoir séjourné longtemps dans cette dernière ville ; il l’habitait encore en 1514 et était logé, en qualité de peintre, dans le couvent des Servites. De Pesaro il se rendit à Rome, et se lia avec l’architecte Balthazar Peruzzi, dont il devint l’élève ; puis il se dirigea sur Venise, où il fut bientôt en relation avec Sansovino, San Micheli, Titien, etc. Il donna dans cette ville les dessins d’un plafond de la bibliothèque de Saint-Marc, que lui avait demandés le doge André Gritti et qu’il a reproduits dans le IVe livre de son œuvre. Ce plafond fut détruit peu après par un incendie. Il fit aussi à Vicence, vers la même époque, un Théâtre en bois, qu’il nous a fait connaître également par la gravure. À Vérone il mesura l’amphithéâtre, les arcs de triomphe et les ponts. Il parcourut ensuite l’Istrie et la Dalmatie, rentra en Italie par Ancône, visita toutes les villes de l’Ombrie, et se trouvait de retour à Rome en 1532. En 1537 il était retourné à Venise, où il publia le IVe livre de son grand ouvrage : « Regole generali di architettura », lequel fut réimprimé en 1539, 1540 et 1544. Serlio vint en France vers 1540[1]. On croit que dès son arrivée à Paris il fut en concurrence avec Lescot pour la reconstruction du Louvre, mais ce fait n’est rapporté que par Germain Brice et sans preuves. En 1041, le peintre italien Rosso, qui dirigeait les travaux du palais de Fontainebleau, s’étant empoisonné, le roi lui donna pour successeur Primaticc, un autre peintre, mais en s’empressant d’adjoindre à ce dernier un véritable architecte, Sébastien Serlio[2]. Son traitement fut fixé à 400

  1. Il était accompagné de sa femme, Françoise Pallaude, et de ses enfants, qui étaient nombreux : toute la famille fut logée, à Paris, au palais des Tournelles. (Œuvr. de Serlio, VIIe livre.)
  2. Voici l’ordonnance portant sa nomination : « Françoys, par la grâce de Dieu, Roy de France, nous voulons et vous mandons que des deniers qui vous seront par nous ordonnez, pour convertir au