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DES ARCHITECTES FRANÇAIS

même ville, l’église Saint-Nicolas. En 1839 Lassus avait été adjoint à Duban en qualité d’inspecteur, pour la restauration de la Sainte-Chapelle de Paris ; mais, en 1849, cet éminent artiste ayant donné sa démission d’architecte en chef, Lassus fut appelé à lui succéder. Il continua les travaux commencés, parvint à faire isoler l’édifice du côté du sud, et éleva la flèche centrale en répartissant habilement le poids de cette charpente sur tous les contreforts [1]. En 1853 il construisit


    Millet, a dû faire table rase des travaux du premier architecte et recommencer la besogne sur un nouveau plan. L’art n’y perdra rien.

  1. Lassus a beaucoup l’ait pour cette restauration, mais il a laissé il aussi beaucoup à faire. Cependant un de ses amis écrivait ceci, quel-Ique temps après sa mort : « il y aurait déjà plusieurs années que cette restauration serait achevée, si de fréquentes suspensions, pour cause de manque de fonds, n’étaient venues atténuer l’essor du laborieux maître de l’œuvre. Néanmoins ce qui reste à faire est plus qu’élaboré, et il ne reste plus guère à achever qu’une portion du dallage ornementé dont les dessins, faits et arrêtés par Lassus, sont en voie d’exécution : de sorte que, dans notre pensée, on peut considérer cette œuvre individuelle comme achevée… » (L’Architecte Lassus, par Troche.) Presque autant d’erreurs que de mots. Ce n’est pas seulement une portion du dallage, c’est le dallage ornemente tout entier qui restait à faire, et les dessins memes n’en étaient pas arrêtés. Quant à l’achèvement de l’œuvre, il n’était effectué que dans la pensée de M. Troche, car cet achèvement n’est pas même aujourd’hui complet (1872), après quatorze années de travail. Soyons plus exact que M. Troche, et disons que la part de M. Bœswilwald, le successeur de Lassus, sera encore très-belle. C’est à son talent qu’est due la restauration complète de la chapelle basse, travail qui ne le cède en rien à celui de la chapelle haute. Ce qu’on doit en propre à Lassus, c’est d’avoir attiré l’attention de l’administration sur ce charmant édifice et d’en avoir recherché avec persévérance et avec amour les débris dispersés partout après la Révolution. En 1849, ayant à écrire pour le Siècle un article sur les travaux de restauration de la Sainte-Chapelle, Lassus voulut bien me fournir des notes assez curieuses, dont je vais donner ici quelques extraits : « … Lorsque la Sainte-Chapelle fut transformée