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d’experts de la même époque, comme « ayant charge de la maçonnerie de la ville ». (Gatin et Besson. Hist. de la ville de Gray.)


MORTAGNE (Étienne de) fut l’un des premiers architectes de la cathédrale de Tours, commencée en 1170. Peut-être a-t il construit la grande église de Marmoutier[1] (Archiv. de l’art fr., t. II.)


MOSTIERS (P. de) était maître d’œuvres de la ville de Montpellier à la fin du XIVe siècle et au commencement du XVe. En 1403 il répara le pont de Castelnau. On conserve dans les Archives municipales de cette ville un compte de dépenses se rapportant à cet ouvrage. (Renouvier et Ricard. Maîtres de pierre.)


MOTE (Michel), maçon du roi, à Paris. Un acte du

  1. En ce qui touche ce dernier édifice, on en est réduit aux conjectures. Quant au premier point, il est établi, par une charte du XIIIe siècle, qu’à la date du 19 octobre 1279 Étienne de Mortagne, maçon et maître de l’œuvre de l’église de Tours, et Lucas le Bicheron (probablement pour Le Bûcheron) achetèrent du chapitre de cette ville la coupe de trente-quatre arpents du bois de Saint-Maurice, à raison de 16 livres l’arpent. Ce qui peut faire supposer que Mortagne a été l’architecte de l’église de Marmoutier, c’est l’épitaphe suivante qui se lisait dans cette église, au pied des degrés de l’escalicr de la chapelle Saint-Martin : « Hic jacet magister Stephanus de…, magister fabricæ hujus ecclesiæ, qui obiit die sabbati in crastino novi anni, anno Domini millesimo ducentesimo nenagesimo tertio, cujas anima requiescat in pace. » Le prénom Étienne et la particule de ayant seuls été conservés, il est difficile de conclure qu’il s’agit ici de l’architecte de la cathédrale ; cependant le voisinage des lieux et la presque concordance des dates offrent une grande probabilité pour l’affirmative.