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DICTIONNAIRE

Enfin, Alavoine fut chargé, en 1830, du monument comme moratif de la révolution de juillet à élever sur la place de la Bastille à Paris ; il en jeta les fondements et en éleva le socle.

    les pièces de cette construction, ce qui serait un grand avantage pour lutter contre la foudre et les ouragans… » Alavoine avait raison, l’emploi du fer fondu mettait son œuvre à l’épreuve de la foudre, et il devait trouver dans les rivures de la ferronnerie une plus grande force de cohésion que dans les mortiers d’une maçonnerie ; mais malheureusement ces avantages lui firent perdre de vue le prix auquel il fallait les acheter. En 1542, lorsqu’il s’agit de reconstruire la flèche récemment détruite, et bien que celle à édifier dût être en bois, on s’était demandé si la tour qui devait servir de base à la nouvelle œuvre serait assez solide pour en supporter le fardeau, et des architectes de Chartres, de Beauvais, de Harfleur et de Carentan, appelés à Rouen pour donner leur avis à ce sujet, avaient cru devoir déclarer le contraire. Ces experts s’étaient montrés trop prudents peut-être, néanmoins leur réunion seule indique que la question méritait déjà, alors d’être posée. Comment se fit-il qu’Alavoine n’ait pas été arrêté par une considération de cette importance, alors surtout que la tour en question était plus vieille de trois siècles qu’en 1242, et après l’effroyable secousse du 15 septembre ? Mais, en supposant même que dans l’œuvre d’Alavoine les lois de la statique aient été respectées, ce qui est contestable, n’a-t-on pas lieu de s’étonner qu’un homme de goût, et cet artiste passait à bon droit pour tel, n’ait pas reculé devant l’idée d’élever en plein air, à Rouen, et sur un aussi important édifice, une construction dont la conservation ne pouvait être assurée que par l’application périodique d’une peinture quelconque ? On ne peut s’expliquer cette erreur d’un homme comme Alavoine qu’en se reportant à l’époque où elle fut commise. En 1822 on s’était engoué de la fonte de fer, comme plus tard on se passionna pour le zinc. L’architecte de la flèche de Rouen fut le premier coupable sans doute, mais il eut pour complices tous ses contemporains. Cela est si vrai que les archéologues même, qui sont si rarement de l’avis des architectes, surtout quand ceux-ci viennent de Paris, applaudirent au projet d’Alavoine. « La pyramide exécutée dans ce système, dit l’un d’eux, Langlois du Pont de l’Arche (Notice sur l’incendie de la cath. de Rouen, doit exiger un enduit solide et général de couleur à l’huile.